Nous étions en janvier 1991, notre fils aîné Patrice - un peu plus de 13 ans - venait de nous quitter pour rejoindre la Terre Promise.
Pour ses obsèques toute la famille et tous les amis étaient là, y compris ceux de Hollande. Anton et Ardy nous proposèrent d'aller passer une semaine avec eux aux Pays-Bas histoire de changer d'air, de se changer les idées!
Bernard, un ami qui à l'époque était négociant en véhicules d'occasion, nous proposa de nous préter une voiture récente qu'il avait à la vente: un gros modèle de chez BMW.
Nous partîmes donc avec les Hollandais, Ardy, Bibi et nos deux enfants ensembles - elles avaient une Opel Oméga - et Anton et moi en BMW.
Première sur prise, je ne pouvais pas dépasser 110 Km /h, y compris sur autoroute. Avec Anton nous avons éssayé de comprendre, rien à faire, pied au plancher toujours 110 KM/h.
Nous sommes cependant arrivés en Hollande sans encombre. C'était tout de même déroutant !
Anton me proposa bien d'aller voir un concessionnaire en Hollande mais comme le véhicule ne m'appartenait pas et que Bernard avait un mécanicien salarié dans son garage, je décidai d'attendre mon retour à Vannes pour lui en parler, d'autant plus qu'à part cette "limitation de vitesse" tout fonctionnait normalement.
Après avoir passé une semaine chez nos amis, nous repartîmes de bon matin pour faire un crochet en Belgique à Waterloo. La nuit tombant de bonne heure - nous étions en janvier - nous décidâmes de dormir en route et en France.
Cependant, km après km, n'étant pas fatigué, pourquoi ne pas pousser jusqu'à Vannes d'autant plus que nous avions de l'avance sur l'horaire prévu.
Vers 21 h, à hauteur de Muzillac, après environ 1 000 km parcourus, le voyant rouge de l'huile qui s'allume. Nous étions à l'entrée du bourg et, chance incroyable, un garage encore ouvert à cette heure!
Je lui achetais un bidon d'huile qui, me semble-t-il, ne fut pas suffisant et retour sur Vannes sans autre incident.
Le lendemain je ramenai la BMW à Bernard lui expliquant et le problème de la limitation de vitesse et celui du manque d'huile.
Fort surpris - ce véhicule avait été révisé et tournait comme une horloge - il demanda à son mécanicien de l'essayer, ce qu'il fit.
Et le constat fut le même : impossible de dépasser les 110 Km/h. Ils décidèrent de déculasser le moteur pour voir ce qui se passait.
Ils m'appelèrent le lendemain et Bernard me dit à peu près ceci: "Si je ne l'avais pas vu de mes yeux, je n'y aurait pas cru! Tu roulais avec un villebrequin cassé!"
Oui le Seigneur nous avait gardé tout le long du chemin : imaginez 2 000 km avec un villebrequin cassé ! Il n'y a que Dieu pour faire cela !