Mars 1990: nous apprenons la triste nouvelle, Patrice, 13 ans, est atteint d'une leucémie. Passé le choc nous prenons les mesures radicales qui s'imposent, c'est à dire l'hospitalisation à l'hôpital sud de Rennes.

Les semaines passant entre pessimisme ambiant et brusques excès d'optimisme, nous apprenons début juin que tout semble rentré dans l'ordre. Et puis le coup de massue courant juillet: c'est la récidive d'autant plus critique qu'elle est proche de l'état d’aplasie. Et l'angoisse qui revient, plus terrible encore, comme voulant nous dire "c'est fini".

De nouvelles chimio, inopérantes, et l'attente jusqu'à cet après-midi de septembre où, dans un semi coma, Patrice nous fait part d'un rêve: il se voyait dans sa chambre d'hôpital, les murs étaient de couleur jaune, une infirmière dont il nous a décrit le physique était présente à son chevet et puis...une lumière d'une clarté surnaturelle a irradié la pièce en même temps que la porte s'ouvrait sans bruit et qu'un être d'une lumière, d'un amour indicible s'approchait de son lit, le touchait et...le guérissait!

Pour nous, nous en étions sur, c'était une promesse de guérison. Il fut guéri - plus tard - mais pas de la manière que nous l'escomptions : le Seigneur en le reprenant le guérissait pour lui donner la vie éternelle!

Le 16 janvier 1991 - départ de notre cher Patrice - tout s'est déroulé comme il l'avait vu "en songe". Cependant, deux mois plus tôt, alors qu'il était à la maison pour le week-end, il nous appela pour nous relater une vision qu'il venait d'avoir.

Au mot vision, je fus prudent et le laissais me raconter ce qu'il avait vu. Papa me dit-il, j'ai vu le Seigneur en croix, son visage émacié, tordu par la douleur, ses yeux si pur qui me regardaient avec un tel amour que je ne pouvais soutenir son regard et puis ses bras en croix...

Ce n'était pas la croix mais le monde qu'il portait entre ses bras et, vois-tu, ce n'était pas le monde tel qu'on le voit habituellement mais toute la noirceur du monde était dans ce globe : les crimes, vols, attentats, mensonges etc. mais ce n'est pas tout, il portait aussi toutes les maladies et, vois-tu, au centre du globe, en lettres de feu était inscrit le mot LEUCÉMIE car il la portait. Et Patrice, les yeux remplis de larmes, ajouta Lui il n'avait rien, il n'avait rien fait, mais par amour pour moi il a porté ma leucémie!

Et c'est ce même Jésus qui est venu le chercher un matin de janvier 1991 pour l'amener vers la cinquième saison.C'est ce même Jésus qui nous donne à tous un rendez-vous à chacun d'entre nous pour nous conduire - si nous l'avons accepté - vers cette cinquième saison où nous nous retrouverons, nous nous reconnaîtrons et jouirons de Sa Paix dans nos vignes et sous nos figuiers.